Adolescence - Saison 1

Objectif du plan séquence :

Plonger le spectateur dans l’instant présent

Le plan séquence immerge totalement dans la temporalité réelle, sans coupe ni ellipse. Cela reflète la perception aiguë du présent propre à l’adolescence : tout semble vital, immédiat, sans recul.

Épouser la subjectivité du personnage principal

Chaque épisode suit un adolescent pendant un moment de bascule (conflit, révélation, drame). Le plan séquence colle à son point de vue : sa respiration, ses hésitations, ses choix, rendant chaque seconde palpable.

Renforcer la tension dramatique

Sans montage, l’accumulation dramatique est continue : le spectateur n’est jamais soulagé par une coupe. Cela crée un sentiment de claustrophobie ou d’urgence, à mesure que les situations dérapent ou s’intensifient.

Donner un sentiment de réalisme brut

Le format sans coupe évoque le documentaire ou le théâtre filmé. Cela renforce l’authenticité des dialogues et des comportements adolescents, dans un cadre parfois banal (école, maison, rue) rendu intense par la mise en scène.

Mettre en lumière les dynamiques de pouvoir et de groupe

À travers les déplacements dans l’espace (couloirs, pièces, groupes d’élèves), le plan-séquence rend visibles les rapports de force sociaux : popularité, intimidation, isolement, domination adulte, etc.

Construire une performance d’acteur vivante

Les jeunes comédiens doivent incarner le rôle sans interruption, comme au théâtre. Cela crée une intensité émotionnelle continue et permet une connexion plus forte entre l’acteur et le spectateur.

Symboliser le chaos intérieur

Dans certains épisodes, la caméra suit le personnage de façon instable ou désorientée, traduisant sa confusion mentale ou son angoisse. Le plan séquence devient ici un reflet du désordre intérieur.

L’envers du décor :

Tournage en temps réel sans coupes

  • Technique de tournage : Chaque épisode, d'une durée de 51 à 65 minutes, a été filmé en une seule prise continue, sans coupes ni montage, offrant une immersion totale dans l'histoire.

  • Équipement utilisé : L'équipe a utilisé des caméras stabilisées pour assurer des mouvements fluides, permettant des transitions naturelles entre les scènes et les décors.

Performances d'acteurs en continu

  • Exigence pour les acteurs : Les acteurs, notamment Owen Cooper dans le rôle de Jamie, ont dû maintenir une performance émotionnelle constante sans interruption, renforçant l'authenticité des scènes.

  • Improvisation notable : Une scène marquante de l'épisode 3, où Jamie affiche un sourire énigmatique lors d'une séance avec sa psychologue, a été improvisée, ajoutant une profondeur inattendue au personnage.

Choix artistiques et impact narratif

  • Immersion du spectateur : Le plan séquence plonge le spectateur dans l'action, créant une tension continue et une proximité avec les personnages.

  • Thèmes abordés : La série explore des sujets contemporains tels que la radicalisation en ligne et la violence juvénile, renforcés par la narration en temps réel qui accentue le réalisme des situations.

Préparation minutieuse et répétitions intensives

  • Durée de préparation : Chaque épisode a nécessité environ trois semaines de préparation, incluant des répétitions détaillées pour synchroniser les mouvements des acteurs et de la caméra.

  • Nombre de prises : Les épisodes ont été filmés en plusieurs prises, avec des sélections finales variant selon les épisodes : la 2e prise pour l'épisode 1, la 13e pour l'épisode 2, la 12e pour l'épisode 3 et la 16e pour l'épisode 4.

Durée du plan séquence :

chacun des 4 épisodes dure environ 1h