Climax (2018)

Réalisation : Gaspar Noé

Objectif du plan-séquence :

Présenter les personnages par le corps, pas par la parole

  • Aucun dialogue. Ce sont les gestes, l’énergie, les postures qui définissent chaque membre du groupe.

  • La caméra tourne autour d’eux, danse avec eux, observe les dynamiques de groupe, les affinités, les tensions.

  • On comprend tout de suite le langage du film : le corps est central, et ce sera par lui que la chute va arriver.

Placer le spectateur dans un état d’excitation euphorique

  • Le plan-séquence fonctionne comme une catharsis collective : rythme syncopé, mouvements maîtrisés, effets de transe.

  • Il installe une ambiance de fête, de puissance physique, presque rituelle, qui contraste violemment avec la descente aux enfers de la suite du film.

  • Ce contraste rend la suite du film encore plus choquante.

Affirmer le style et les ambitions formelles du film

  • D’emblée, Gaspar Noé revendique un cinéma physique, immersif, chorégraphique, sans coupe ni compromis.

  • Le plan-séquence met en valeur la précision de la mise en scène, tout en maintenant une impression de liberté brute.

  • Il rend hommage à la danse comme art total : mélange d’expression, de performance, de combat.

Capter l’énergie d’un groupe au sommet de sa cohésion

  • Ce plan est la seule vraie scène d’unité dans le film. La chorégraphie est synchronisée, collective, puissante.

  • Plus tard, tout se délite, chacun devient ennemi de l’autre, chacun se replie.

  • Ce plan-séquence, c’est le dernier moment d’harmonie avant l’éclatement du groupe.

L’envers du décor

Chorégraphie signée Sofia Boutella et les danseurs

  • Chaque danseur a apporté sa propre énergie, mais la chorégraphie a été élaborée collectivement.

  • Gaspar Noé a laissé beaucoup de liberté aux performeurs, qui sont tous issus du milieu professionnel de la danse urbaine, électro, voguing, etc.

Caméra Steadicam + travelling fluide

  • Le plan a été tourné avec un Steadicam, opéré avec une grande précision par le chef opérateur Benoît Debie.

  • La caméra s’intègre dans la danse, elle tourne autour des corps, s’approche, recule, sans jamais gêner les mouvements.

  • Le plan est un tour de force logistique, tourné en une seule prise, après des répétitions intensives.

Musique live sur le plateau

  • La bande-son (Cerrone – “Supernature”) a été diffusée à plein volume pendant le tournage, pour que les danseurs puissent s’immerger complètement.

  • Cela contribue à l’authenticité et à l’énergie brute du moment filmé.

Durée du plan-séquence :

près de 5 minutes.