Reviens-moi ( 2008)

Réalisation : Joe Wright

Objectif du plan-séquence :

Immerger le spectateur dans le cauchemar

  • Pas de montage, pas de coupe, pas d’ellipse : le spectateur est immergé dans le temps réel du traumatisme.

  • L’effet est sensoriel, viscéral, hypnotique.

👉 C’est une plongée dans le chaos de la guerre, sans possibilité de détourner le regard.

Symboliser la perte de contrôle et l’absurdité

  • Tout semble désorganisé, en ruine, futile : un manège tourne au ralenti, des soldats chantent au milieu du désespoir.

  • Le plan-séquence reflète la confusion mentale de Robbie, son état de dérive physique et psychique.

👉 Il s’agit moins d’une “scène de guerre” classique que d’un tableau expressionniste de l’effondrement.

Montrer l’ampleur humaine et logistique du désastre

  • Grâce à la caméra fluide, on passe d’un lieu à un autre :

    • Tentes de fortune,

    • église en feu,

    • soldats mutilés,

    • scènes d’adieu…

  • En une seule prise, on saisit l’ampleur de la débâcle britannique à Dunkerque.

👉 Le plan-séquence fonctionne comme une fresque historique en mouvement.

Contraster l’horreur extérieure avec l’amour intérieur

  • Robbie n’est pas seulement un soldat, c’est un homme obsédé par son amour perdu (Cecilia).

  • La caméra reflète sa marche mécanique, presque absente, comme s’il voyait ces horreurs à travers un voile de chagrin.

👉 Le plan séquence matérialise la rupture entre le monde intime et le monde réel, entre amour et guerre.

L’envers du décor :

  • Tourné à Redcar, sur la côte nord-est de l’Angleterre, en quelques jours mais répété des dizaines de fois.

  • Utilisation d’une grue, Steadicam et travelling montés sur véhicules pour naviguer sur le terrain accidenté.

  • Environ 1 000 figurants, chevaux, décor mobile, explosions coordonnées, son en direct.

👉 Un véritable exploit logistique et chorégraphique, réalisé sans effets numériques pour les raccords.

Durée du plan-séquence :

près de 5 minutes