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Kingsman (2015)
Réalisation : Matthew Vaughn
Objectif du plan séquence :
Plonger le spectateur dans la violence chaotique
→ Le plan séquence immerge le spectateur au cœur de l’action, sans échappatoire.
→ L’absence de coupe donne une impression d’étouffement, de frénésie incontrôlable, comme si la scène ne laissait aucun répit — exactement comme le ressenti du personnage.Créer un contraste fort entre la forme et le fond
→ L’action est extrêmement violente, brutale et sanglante, mais filmée avec une esthétique chorégraphiée et stylisée, presque "belle".
→ Ce contraste volontaire dénonce l’absurdité de la violence tout en en faisant un spectacle jouissif pour le spectateur, suscitant malaise et fascination.Marquer un tournant narratif majeur
→ Cette scène marque la bascule du personnage de Harry, jusqu’alors gentleman très contenu, vers une violence incontrôlable.
→ Elle prépare aussi sa mort immédiate dans la scène suivante, accentuant le choc.Imposer une signature de mise en scène
→ C’est un moment-clé où Matthew Vaughn affirme son style visuel unique : plans ultra-fluides, caméra mobile, ralentis/accélérations, montage caché.
→ Cette scène a rendu le film célèbre pour son audace formelle.Exploiter la mise en scène comme vecteur émotionnel
→ L’immersion dans un plan séquence permet de faire ressentir la confusion, la perte de contrôle, et l’horreur croissante, sans distance critique.Critique implicite de la violence dans le cinéma d’action
→ Certains critiques y ont vu une satire du cinéma hollywoodien, qui glorifie souvent la violence tout en prétendant la dénoncer.
→ Ici, Kingsmanassume et pousse à l’extrême cette ambiguïté pour en souligner l’artificialité.
L’envers du décor :
Un faux plan séquence savamment construit
La scène est composée de multiples plans montés numériquement pour créer l’illusion d’un long plan unique.
Les raccords sont masqués par des mouvements rapides de caméra, des effets de flou, ou des passages derrière des éléments du décor.
Une chorégraphie millimétrée
Chaque cascadeur, figurant, et acteur connaît par cœur ses déplacements et ses actions précises pour assurer une fluidité parfaite.
Le timing est crucial pour que chaque coup, chaque chute, chaque explosion soit parfaitement synchronisé.
Des effets spéciaux numériques intégrés
Les effets de sang, d’explosions, ou les ralentis/accélérations (speed ramping) sont souvent ajoutés en postproduction.
La caméra est parfois manipulée numériquement pour réaliser des mouvements impossibles à obtenir en tournage réel.
Un décor partiel et contrôlé
La scène a été tournée sur un plateau, dans un décor partiellement reconstitué.
Certaines zones sont tournées en studio, d’autres en extérieur, les différents plans étant fusionnés pour une continuité visuelle.
Des répétitions intensives
Pour minimiser les erreurs, la scène a demandé de nombreuses prises et répétitions.
Chaque erreur obligeait à reprendre de longues portions, parfois la scène entière.
Un travail de postproduction important
Le montage, les effets numériques, la correction colorimétrique, et le sound design sont essentiels pour finaliser l’illusion et intensifier l’impact.
Durée du plan séquence :
plus de 5 minutes.