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The Player (1992)
Réalisation : Robert Altman
Objectif du plan-séquence :
Hommage ironique au plan-séquence lui-même
Les personnages parlent d’un plan-séquence célèbre (Welles, Scorsese...) pendant que le film est lui-même en train d’en exécuter un.
C’est une mise en abyme brillante et moqueuse : Hollywood aime parler de lui-même, même quand il prétend être innovant.
👉 Altman rappelle son amour du cinéma, mais aussi critique son narcissisme.
Présentation du “système Hollywood”
Le plan ne suit pas un seul personnage, mais flotte de groupe en groupe.
Il montre :
des scénaristes désespérés,
des producteurs cyniques,
des pitchs absurdes,
et le bruit incessant des deals.
👉 Le plan-séquence devient une cartographie fluide de l'industrie du divertissement, en pleine effervescence, mais aussi absurde et sans âme.
Créer une tension invisible
Bien que ce soit une ouverture, il y a déjà un mystère en fond : un scénariste anonyme menace Griffin Mill.
Le plan-séquence introduit subtilement cette tension dramatique derrière l’agitation apparente.
👉 C’est à la fois une scène d’exposition et une scène de suspense en sourdine.
Affirmer le style Altmanien
Multiplicité de personnages, dialogues qui se chevauchent, caméra flottante, absence de montage classique.
Tout cela marque une rupture avec les codes hollywoodiens standardisés.
👉 Altman affirme une fois de plus sa position d’auteur critique de l’intérieur du système.
L’envers du décor :
Tourné en 8 minutes 5 secondes, avec une caméra montée sur une grue puis portée à l’épaule.
Nécessité de chorégraphier une centaine de figurants, véhicules, dialogues synchronisés, mouvements précis.
Un vrai tour de force logistique, comparable à celui de Scorsese (Les Affranchis) ou d’Iñárritu (Birdman).
Durée du plan-séquence :
près de 8 minutes