Atomic Blonde (2017)

Réalisation : David Leitch

Objectif du plan séquence :

Plonger le spectateur dans une brutalité réaliste

  • Le plan séquence donne une illusion de continuité temporelle, rendant chaque coup, chaque chute, chaque respiration physiquement éprouvants. On ressent l’usure du corps de l’agent Lorraine Broughton (Charlize Theron) en temps réel.

Renforcer l’immersion

  • En évitant les coupes, le spectateur est pris au piège de la scène comme s’il y était. La caméra suit l’action à la manière d’un témoin oculaire, sans détour ni échappatoire, augmentant l’impact émotionnel.

Célébrer la performance physique de l’actrice

  • Charlize Theron a réalisé elle-même une grande partie des cascades, après un entraînement intensif. Le plan-séquence met en valeur son engagement et son réalisme, à contre-courant des scènes d’action trop chorégraphiées.

Créer une tension constante sans relâche

  • Le fait qu’il n’y ait aucune coupe apparente empêche le spectateur de reprendre son souffle. La tension est continue, renforcée par l’environnement claustrophobe (escalier, couloirs étroits).

Élever le film au rang de "statement" stylistique

  • Cette séquence est aussi un acte de style assumé. Elle positionne Atomic Blonde dans la lignée de films d’action modernes visuellement ambitieux, comme Children of Men, The Raid, ou John Wick (co-réalisé par David Leitch).

L'envers du décor

  • Durée réelle : Environ 10 minutes à l’écran, mais montée à partir de plusieurs prises discrètement raccordées.

  • Lieu : Un décor construit et modifié pour permettre les mouvements complexes de caméra.

  • Caméra : Steadicam avec opérateur très expérimenté pour des mouvements fluides, parfois relayé par une grue ou une caméra à main pour certains passages.

  • Effets numériques : Quelques cuts camouflés (dans des passages sombres, lors de changements d’axe) permettent de fusionner plusieurs plans en un seul long segment.

🎬 Anecdote

Le plan-séquence de 10 minutes dans Atomic Blonde, surnommé "la scène de l’escalier", a été conçu pour ressembler à une prise unique ininterrompue, montrant Charlize Theron enchaînant combats, chutes et coups dans un immeuble berlinois.

👉 Charlize Theron a fait 98 % de ses cascades elle-même, après plusieurs mois d’entraînement intensif, notamment avec les chorégraphes de John Wick. Elle s’est blessée plusieurs fois pendant le tournage, notamment aux côtes, mais a insisté pour continuer à faire ses propres scènes afin de préserver le réalisme du plan séquence.

👉 Fait amusant : l’équipe a tourné la scène plus de 20 fois, et la prise finale est un assemblage de 3 longues prises majeures cousues ensemble de façon magistrale.

Durée du plan séquence :

près de 10 minutes