The X-Files - saison 6, Episode 3 - Triangle

Objectif du plan séquence :

  1. Rendre hommage au cinéma classique
    → Le style du plan séquence est un clin d’œil direct à Hitchcock, notamment Rope, qui utilisait de longs plans pour simuler une action en temps réel.

  2. Créer une unité de temps et de lieu
    → Le spectateur est plongé sans interruption dans le déroulement de l’action, renforçant la tension dramatique et la confusion temporelle vécue par Mulder.

  3. Accentuer le caractère onirique et expérimental de l’épisode
    → L’épisode joue avec les époques, les doubles (personnages de 1998 réapparaissent dans les années 1930), et les effets de miroir. Le plan séquence donne à l’ensemble un aspect fluide, irréel, presque théâtral.

  4. Renforcer l’immersion et l’urgence
    → Grâce à la caméra mobile, souvent à l’épaule, le spectateur suit l’action comme un témoin, dans un décor en mouvement constant, sans montage explicite pour s’orienter.

  5. Exploiter la performance des acteurs en direct
    → Le plan séquence met en avant le jeu d’acteur sans filet : pas de coupure pour corriger, tout doit être joué à la perfection. Cela crée une intensité naturelle dans les dialogues et les déplacements.

L’envers du décor

  • Pas un seul plan, mais des longs plans raccordés discrètement
    → Comme chez Hitchcock, l’épisode est découpé en plusieurs longs plans (8 à 10 minutes), raccordés par des fondus dissimulés dans des mouvements de caméra ou des passages dans le noir.

  • Tournage sur plusieurs plateaux enchaînés
    → Les décors sont agencés de manière à permettre un mouvement continu entre les pièces, avec de nombreux figurants et déplacements d’acteurs.

  • Coordination millimétrée
    → Chaque apparition de personnage, chaque porte ouverte, chaque ligne de dialogue est chronométrée avec précision. Un faux pas pouvait obliger à tout recommencer.

  • Caméra Steadicam et opérateur expérimenté
    → L’opérateur de caméra suit Mulder ou Scully à travers des environnements complexes, avec une grande fluidité, parfois en reculant, pivotant, ou traversant des foules.

  • Mélange de styles visuels
    → L’esthétique passe du noir et blanc inspiré des films des années 30 à la palette colorée du présent, renforçant les transitions temporelles sans rupture de plan.

Impact et reconnaissance

  • Cet épisode est considéré comme l’un des plus audacieux et artistiquement marquants de toute la série The X-Files.

  • Il démontre la capacité de la télévision grand public des années 90 à expérimenter avec la forme et la narration.

  • Il a influencé d’autres épisodes de séries voulant intégrer des plans séquences ou des concepts de narration en temps réel.

Durée du plan séquence :

ici plus de 3 minutes.