Elephant (2003)

Reálisation : Gus van Sant

Objectif du plan séquence :

Suivre les personnages dans leur quotidien – au rythme de la vie

  • Les plans séquences nous immergent dans la banalité des gestes des lycéens : marcher, discuter, errer.

  • La caméra (souvent à l’épaule, en longue traîne derrière eux) ne dramatise pas, elle observe.

  • Cela crée une distance émotionnelle dérangeante, volontairement froide.

Explorer l’espace du lycée comme un labyrinthe du destin

  • Le dispositif permet de revisiter les mêmes lieux sous différents points de vue, en suivant tour à tour différents élèves.

  • Cela déstructure le temps, en montrant les mêmes instants sous des angles différents, et renforce l’idée d’une fatalité inévitable.

👉 C’est un film circulaire, comme un engrenage qu’on ne peut plus arrêter.

Contraster la lenteur du quotidien avec la violence à venir

  • Le calme, la répétition et le rythme lent des plans-séquences accentuent le choc final.

  • Le massacre n’est pas mis en scène de manière spectaculaire : c’est l’ordinaire qui devient insoutenable.

Déshumaniser sans juger : la neutralité du regard

  • Les plans séquences ne cherchent ni empathie facile ni suspense, mais une observation clinique.

  • Gus Van Sant ne moralise pas : il donne à voir, sans commenter.

L’envers du décor :

  • Tourné en pellicule 35 mm, avec caméra steadicam mobile.

  • Les acteurs sont souvent non-professionnels, improvisant partiellement.

  • Le son est traité en ambiance naturelle, sans musique dans la plupart des scènes.

  • Plans souvent arrière du personnage, caméra au ras des épaules ou à distance moyenne.

Durée du plan séquence :

plus de 6 minutes