1917 (2020)

Réalisateur : Sam Mendes

Objectif du plan-séquence :

Plonger le spectateur en temps réel dans la mission

  • Le plan-séquence donne l’impression d’une continuité absolue dans l’action, sans coupe, sans ellipse.

  • Cela crée un sentiment d’urgence : on est littéralement “collé” aux personnages, sans possibilité de reprendre son souffle.

👉 Le spectateur devient un compagnon de mission.

Renforcer l’immersion et l’intensité émotionnelle

  • Sans coupe visible, on ne peut ni s’éloigner, ni relativiser : chaque événement (mort, attaque, silence) est vécu de plein fouet.

  • Même les moments calmes deviennent tendus, car l’œil n’est jamais distrait par un montage.

👉 Cela provoque une expérience viscérale et immersive, presque vidéoludique.

Montrer la guerre comme un espace traversé, vécu, épuisant

  • Le film est structuré comme une traversée géographique : tranchées, no man’s land, fermes, rivières, ruines, forêts.

  • Le plan-séquence permet de ressentir physiquement les distances et la difficulté du parcours.

👉 Ce n’est pas une guerre faite de batailles spectaculaires, mais de périls constants, intimes, humains.

Créer un langage cinématographique fluide et innovant

  • En s’affranchissant du montage traditionnel, 1917repousse les limites du réalisme au cinéma.

  • Le plan-séquence devient le dispositif narratif central, pas juste un effet de style.

👉 Sam Mendes et le chef opérateur Roger Deakins utilisent ce procédé comme un langage sensoriel.

L’envers du décor :

  • Le film est en réalité composé de nombreux plans longs raccordés numériquement (grâce à des transitions cachées dans les mouvements de caméra, les noirs, les panoramiques, etc.).

  • Roger Deakins, chef opérateur, a utilisé :

    • des Steadicams, grues, drones, caméras montées sur câbles,

    • un tournage en extérieur avec une lumière naturelle maîtrisée (simulation de ciel couvert),

    • des plateaux construits sur mesure pour correspondre au rythme et à la chorégraphie de la caméra.

  • Les acteurs, décors, explosions, figurants devaient être synchronisés au millimètre près avec le déplacement de la caméra.

👉 Un exploit technique comparable à un ballet millimétré, mêlé à de l’artisanat de précision.

Durée du plan-séquence :

plus de 5 minutes